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FILS DE FER

18 mai 2016

Installé dans le village artisanal de Trois Bassins, Sergio Nève est un ferronnier d’art spécialisé dans le mobilier industriel contemporain. Rencontre avec un homme qui se forge jour à après jour une belle réputation.

 

36 ans, toutes ses dents et un fer à souder ; Sergio Nève termine ses journées avec la gueule noire d’un héros de Germinal, mais le sourire aux lèvres. Depuis deux ans, cet autodidacte a fait de sa passion un métier : il est ferronnier d’art. Dans le cri du métal que l’on scie, dans le feu des étincelles, dans les nuages ferreux du polissage qui lui noircissent le visage, il s’épanouit, non loin de l’enclume où son grand-père maréchal ferrant battait déjà son lourd marteau, et qu’il conserve précieusement dans son atelier. 

 

« Je ne suis pas comme lui forgeron, je ne fabrique pas mon propre métal, mais c’est de lui que je tiens cette passion je pense. Au départ, c’était un passe-temps, j’ai commencé par faire mon propre mobilier, créer quelques luminaires. Je ne pensais pas en vivre un jour. Quand je suis arrivé à La Réunion (il vient de Cannes, NDLR) il y a sept ans, je me suis installé pour créer un nouveau produit alimentaire, de l’ananas confit au rhum. Et puis j’ai voulu changer, et mes amis qui voyaient les pièces sur lesquelles je travaillais sur mon temps libre m’encourageaient à me lancer comme ferronnier. Finalement je me suis lancé, et je ne regrette pas. » 

 

Et pour cause : son carnet de commande est plein. Lorsque nous le rencontrons, il achève le mobilier d’une boutique de vêtement à Saint-Gilles, où on lui a donné carte blanche. « Je fais finalement assez peu de travaux traditionnels de ferronnerie, comme les portails par exemple. Mon truc, c’est vraiment la création d’objets, de luminaires et de mobilier, dans un style plutôt industriel. J’aime que le métal, qui pour moi est une matière noble, reste brut. Je le travaille pour qu’il soit propre, et je le vernis, mais si je peux éviter de le peindre, j’évite. J’assume aussi mes soudures. Je ne les efface pas à la meule, je préfère les travailler pour qu’elles soient belles. » 

 

Comme souvent lorsqu’il s’agit d’artisanat, la simplicité cache donc chez Sergio Nève un travail patient et minutieux. Abats-jours faits de lanières de métal et qui projettent des zébrures lumineuses, tabourets de bar minimalistes aux formes géométriques, ajouts de bois cérusé « à la Sergio » : les pièces imaginées par cet autodidacte partagent des lignes droites, sobres, et témoignent d’un goût marqué pour une épure efficace et moderne.

 

Texte : ZED – Photos : Mickaël Dalleau / ZED