La « scène » Mon Ti Piton mérite le détour. Perché dans les Hauts de Piton St-Leu, planqué au milieu des champs de canne, sur un terrain rempli de manguiers avec une vue panoramique sur l’océan, cet endroit à mi chemin du kabar lontan et du spot de teufs roots propose des soirées à dominante reggae détonnantes et vivifiantes. Une découverte pleine de bonnes vibes !
Mon Ti Piton est une scène alternative lovée au milieu des champs de canne à Piton St-Leu. Il vous faudra la débusquer. Est-ce uniquement pour les initiés ? « Noooon… on va remettre une pancarte un plus visible quand on aura le temps. En attendant, no soucis t’as trouvé, enjoy gars ! » me balance Laurent Lucien, dit Lo, l’organisateur des concerts. Le ton est donné : ici, ça se passe à la cool. Géré par une association, l’endroit est plein de bonnes vibrations.
Il n’empêche, les bénévoles s’activent à préparer la place. Le cadre se compose de deux petits bars, d’une scène en palettes montée sur une simple butte, d’un chapiteau pour les ingés sons et lumières et surtout de beaux manguiers et d’un ciel étoilé en guise de murs et plafond. Du bric et du broc et de la nature. Une scène plein air, underground mais ultra-open où simplicité, convivialité et proximité tranchent avec le côté guindé de certains lieux culturels. Même si les concerts débutent tard, n’hésitez pas à y aller lorsqu’il fait encore jour pour profiter de la vue.
Après une période de sommeil, depuis fin 2017, deux concerts en moyenne sont organisés chaque mois par le label Studiolacaz, étroitement lié à cette scène alternative. Des concerts reggae de qualité, avec des artistes locaux et des invités triés sur le volet (Rouge-Reggae, Ti Rat, Tiwony mais aussi Marcus Gad, Tonton Davis, Cedric Mython, etc..). « On reçoit 200-250 personnes max pour les concerts, le double pour d’autres événements ». Car l’asso organise aussi occasionnellement quelques événements sur place (rencontres altern’avenir, dimanches familles trocs et partages, etc..) et chapeaute un espace de jardins partagés pour les gens du quartier.
« L’idée, c’est de partager des moments de convivialité, mais aussi de promouvoir différentes formes d’expressions artistiques, culturelles… et agri-culturelles ». Les idéaux du mouvement Rastafari en somme. Mais nulle obligation d’avoir des dreadlocks, et de rejeter Babylone pour se sentir bien au Mon Ti Piton. Le public bigarré est là pour le prouver, tout comme les artistes qui finiront ce soir là par venir se mêler à la foule pour quelques morceaux « Ça arrive souvent, les artistes kiffent de venir ici. Ça s’entend et ça se voit ».
Peace, Love & Unity, en vrai, c’est beau ! Big Up Mon Ti Piton !
Texte et photos : Sand. Agence Zed.